mardi 11 juin 2013

Un lieu qui me ressource

Textes de la soirée du 13 mai

Le Lac


Le Lac. Souffle tranquille et apaisant
Au plus profond du plus profond du moi.

Le Lac. En arrière plan les grands bâtiments
Avec tant de livres qui ronchonnent
Dans la pénombre des bibliothèques.

Le Lac. Un sac s'écroule sur les cailloux blancs
En laissant voir son ventre d'encre
Et se confondant avec les vagues du Léman.

Le Lac. Un instant d'éternité au bord des murmures de l'eau.
Le cœur de l'étudiant est serré; il voudra bien partir en bateau,
Mais il se complaît tout aussi bien dans l'immobilité de la rive et des montagnes.

Le Lac. Un cygne blanc passe en silence, tel un symbole,
Et ne dérange pas la tranquillité d'un seul souffle.

Le Lac. Un grand bateau glisse et puis s'essouffle
Dans les sérénités d'un grand ciel limpide.
Voile blanche.

Le Lac. Un instant d'éternité qui s'écoule
Et pourtant stagne dans un seul regard.

Le Lac. Un éternel murmure du soleil
Et un reflet pour les idées noires et les merveilles.
Bleu sombre.

Le Lac. Une éternelle source de lumière
Dans laquelle s'est noyée mon ombre,
Une immersion complète de mon être
Dans les semblables mais toujours différents,
Dans les innombrables scintillements de l'eau.


***


Prochain arrêt St.Saphorin


Le train s'arrête, ses portes s'ouvrent et je descends sur le quai avec le sourire aux lèvres.
En face de moi, le lac, légèrement agité, dont la couleur et la beauté me ressource déjà. Il me suffirait d'enjamber la barrière en treillis pour y plonger, mais en ce printemps encore plein de fraîcheur, je préfère le contempler plutôt que d'y nager. Je suis venu pour me balader sur le sentier des vignes, pour prendre un peu de hauteur, pour boire du regard le magnifique paysage qu'offre ce lieu au pèlerin qui y passe, pour à travers la solitude essayer de goûter la plénitude de l'instant, une pépite d'éternité.
Ainsi, après avoir déguster pendant un moment la splendeur du lac depuis le quai, je me mets en marche. Je traverse le passage sous-voies et sors de la petite gare. Un escalier me fait alors déboucher sur la première terrasse. Encore vide à cette heure de la journée. Un petit chemin en pavé me fait passer entre quelques habitations, dont les murs sont fleuris. Ça et là, les petites plaquettes des vignerons sont omniprésentes. Je passe sous une voûte, longe encore quelques habitations, tout en continuant à monter, légèrement, puis me retrouve devant le temple de St.Saphorin. Comme il y a des travaux à l'intérieur, je ne peux m'y arrêter. Je poursuis donc ma marche, le contourne, prend un petit escalier et me dirige vers les vignes.
Là-haut, j'aperçois un banc solitaire, qui attend la halte du pèlerin et observe en silence, inlassablement, les vignes, le lac, les alpes, le ciel et ses nuages. Je me retourne et, d'un peu plus haut qu'avant, j'observe à nouveau le temple et son clocher solide, qui donne l'impression d'être bâti sur le roc. A côté, collé à ce dernier, la cure avec ses volets blanc et vert, ses fenêtres avec vue sur le Lavaux et son joli petit jardin. Pendant quelques secondes, je me dis que j'aimerais bien habiter en ce lieu, je me mets un peu à rêver... peut-être un jour, qui sait?
Je reprends la marche, l'ascension, et découvre avec émerveillement les lézards sur les murs inondés de soleil. Ils veillent et, mon pas s'approchant, ils se cachent en l'espace d'une seconde. Puis, ils ressortent et recommencent aussitôt leur baignade jusqu'au prochain passant.


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