jeudi 10 novembre 2011

L'automne et les racines de l'inspiration


Textes de la soirée du 10 octobre


 Automne

Hiver, printemps, été, automne
Après la neige, les fleurs et le soleil
C'est les feuilles qui rayonnent

Longtemps je t'ai attendu
Te voila enfin arrivé
Tu es le bienvenu
C'est toi qui m'a accueilli
Lorsque je suis venu au monde
J'espère que c'est toi qui m'accompagnera
Lors de mes dernières secondes

Hiver, printemps, été, automne
Après la neige, les fleurs et le soleil
C'est les feuilles qui rayonnent

Sur la place de la ville
Le marchand de châtaignes
est à nouveau là
Dans les vignes
on vendange
Le travail ne s'arrête pas
Jaune, orange, rouge
La nature se part de splendeur
Le temps se rafraîchit
La chaleur devient intérieure

Hiver, printemps, été, automne
Après la neige, les fleurs et le soleil
C'est les feuilles qui rayonnent

L'écureuil finit de préparer
ses provisions
La marmotte s'endort
Elle rêve déjà d'autres saisons
Quant à moi
C'est le bon thé chaud
qui m'attend à la maison

Hiver, printemps, été, automne
Après la neige, les fleurs et le soleil
C'est les feuilles qui rayonnent


**********
 
Les racines de l'inspiration

C'est une petite graine qui souffle sans jardinier,
une petite graine qui souffre sans pleurer.
C'est une petite graine qui mange la terre de ses propres chagrins,
de ses propres douleurs, de ses propres craintes,
et qui enfle comme une larme prête à se répandre en milles éclats de lune.
C'est une graine dont le cœur trop gros
fissure la croûte du bulbe.
Des racines jaillissent soudain comme des lames de flamberge,
perçant le sol de part en part,
et la terre se meurt d'être brisée.

C'est un petit roncier qui s'engendre de lui-même,
un petit roncier qui griffe le ciel de son dos fourbu.
C'est un petit monstre couvert d'épines, un arbre un petit peu bossu,
un infirme né de la terre nue.

Dans les profondeurs profondeurs de mon moi,
Une farandole de trolls joyeux et de grandes ombres
s'agite, escalade, et ressort de l'âme au firmament des étoiles sombres.
Grimaçante et criante,
c'est une procession sauvage qui s'élance vers le petit roncier
et qui arrache son bois emmêlé pour le faire brûler
dans un grand feu de joie sur la lande enténébrée.

Cependant, là-bas, tout là-bas, toute esseulée
Au milieu des pieds tranchés de l'arbre assassiné,
une seule et unique fleur se met à sangloter.
C'est une petite rose, la rose fragile
Que la fièvre prend au moindre coup de vent
Et qui chante le Requiem avec regrets
Pour cette armure écorchée qui jadis la protégeait.


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