Le poète: Pablo Neruda
Le thème: L'automne et les racines de l'inspiration
Le thème: L'automne et les racines de l'inspiration
Poète, écrivain, penseur, diplomate et homme politique chilien, gagnant du Prix Nobel de la littérature en 1971, Pablo Neruda est un des plus grands poètes de notre temps.
Né en 1904 au Chili, Neruda compose très jeune ses premiers poèmes et c'est sans surprise que son premier livre est publié, alors qu'il est âgé de 19ans.S'engageant au service diplomatique de son pays, le poète va voyager dans de nombreuses contrées du monde. Au fil des années, plusieurs recueils nés sous sa plume vont être publié.
Son œuvre prolifique sera récompensée 1971 par le Prix Nobel de la littérature. Deux ans plus tard, alors âgé de 69ans, Pablo Neruda décédera suite à un cancer.
"Près de moi, tout ce qui existait et qui continue d'exister à jamais dans ma poésie: le bruit lointain de la mer, le cri des oiseaux sauvages, et l'amour qui brûle sans se consumer comme un buisson immortel."
Quelques Textes:
Un poète qui ne répondrait pas aux appels tendres ou furieux du cœur serait mal inspiré!
~
Le désir de partir
Le soleil est entré par ma fenêtre
et il a tout illuminé joyeusement.
Un chien aboie et un oiseau égrène
un torrent de trilles harmonieux.
Adossé à mon oreiller, je sens un vague
désir d'adorer les lointains,
de me perdre dans la brume des lacs,
de m'éblouir à la clarté de l'allégresse.
De m'en aller chantant sur les chemins agrestes,
en sentant la douceur des soirs,
le cœur rempli de la céleste
flamme d'amour qui brûle sur les routes...
Le soleil est entré par ma fenêtre
et il a tout illuminé joyeusement.
Un chien aboie et un oiseau égrène
un torrent de trilles harmonieux.
Adossé à mon oreiller, je sens un vague
désir d'adorer les lointains,
de me perdre dans la brume des lacs,
de m'éblouir à la clarté de l'allégresse.
De m'en aller chantant sur les chemins agrestes,
en sentant la douceur des soirs,
le cœur rempli de la céleste
flamme d'amour qui brûle sur les routes...
~
Saison Immobile
Je ne veux ni savoir ni rêver.
Qui peut m'apprendre à ne pas être,
à vivre sans continuer à vivre ?
Comment l'eau continue-t-elle ?
Quel est le ciel des pierres ?
Immobile, jusqu'à ce que les migrations
détiennent leur apogée
et qu'elles volent ensuite avec leurs flèches
vers l'archipel froid.
Immobile, avec une vie secrète
telle une ville souterraine
afin que glissent les jours
comme des gouttes insaisissables :
rien ne s'use ni ne meurt
jusqu'à notre résurrection,
jusqu'à revenir avec les pas
du printemps enterré,
de ce qui gisait perdu,
interminablement immobile,
et qui à présent s'élève du néant
pour être une branche fleurie.
Je ne veux ni savoir ni rêver.
Qui peut m'apprendre à ne pas être,
à vivre sans continuer à vivre ?
Comment l'eau continue-t-elle ?
Quel est le ciel des pierres ?
Immobile, jusqu'à ce que les migrations
détiennent leur apogée
et qu'elles volent ensuite avec leurs flèches
vers l'archipel froid.
Immobile, avec une vie secrète
telle une ville souterraine
afin que glissent les jours
comme des gouttes insaisissables :
rien ne s'use ni ne meurt
jusqu'à notre résurrection,
jusqu'à revenir avec les pas
du printemps enterré,
de ce qui gisait perdu,
interminablement immobile,
et qui à présent s'élève du néant
pour être une branche fleurie.
~
J'ai laissé ici mon témoignage
ma voguante vaguedivague
afin qu'en la lisant beaucoup
personne ne puisse rien apprendre,
si ce n'est le mouvement perpétuel
d'un homme clair et confondu,
d'un homme pluvieux et joyeux,
énergique et automnal.
Et maintenant derrière cette feuille
je m'en vais et ne disparais pas ;
je ferai un bond dans la transparence
comme un nageur du ciel,
et je recommencerai à grandir ensuite
jusqu'à être un jour si petit
que le vent m'emportera
et je ne saurai plus comment je m'appelle
et je ne serai plus quand je m'éveillerai :
alors je chanterai en silence.
ma voguante vaguedivague
afin qu'en la lisant beaucoup
personne ne puisse rien apprendre,
si ce n'est le mouvement perpétuel
d'un homme clair et confondu,
d'un homme pluvieux et joyeux,
énergique et automnal.
Et maintenant derrière cette feuille
je m'en vais et ne disparais pas ;
je ferai un bond dans la transparence
comme un nageur du ciel,
et je recommencerai à grandir ensuite
jusqu'à être un jour si petit
que le vent m'emportera
et je ne saurai plus comment je m'appelle
et je ne serai plus quand je m'éveillerai :
alors je chanterai en silence.
Pablo Neruda
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