mardi 20 septembre 2011

Souvenirs de l'été

 Textes de la soirée du 12 septembre


Bienvenue au chalet

Plus près du ciel
Loin du béton gris
Le ressourcement est garanti

Le thé, les biscuits, le chocolat
Les souvenirs d'enfance
Le bois qui craque sous mes pas

Par la fenêtre, la vue
Sur la vallée, sur les alpages
Au loin, seul, un ermitage ?

Dans les plats-bandes, le petit nain
Toujours à la même place
Immobile, heureux, serein

Dans la chaise longue
Face aux dents du midi
Quelques secondes je me sens tout petit

De la musique folklorique
Avec un petit verre de fendant
C'est le plaisir de l'instant présent

Un autre rythme, un autre temps
Un souvenir clair et apaisant
Bienvenue au chalet

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 Souvenir

Pas envie de me souvenir.
Mon corps devient le large gouffre
Où je jette tous les soupirs
Et tous les instants qui souffrent.

Je balance au bas du ravin
Toutes mes pensées un peu trop belles
Pour être, tous les chemins
Et toutes ces ombres sans cervelle.

Mes rêves chutent comme des chats mal perchés.
C'est ma propre chair qu'il faut anéantir,
Qu'il faut pousser en bas des rochers.
Je ne veux pas me souvenir.

Et c'est mon sang qui s'écoule,
L'immonde liquide un peu trop noir,
Et c'est mon univers qui s'écroule ;
Je brise mon propre miroir.

Le précipice se remplit,
Toujours plus je me remplis
De torrents de larmes, d'étouffantes pluies,
De tous ces souvenirs que j'avais fui.

Les falaises construites pour l'oubli
Sont rongées de cafards et d'étranges chenilles,
Mordues à la racine par mon propre Infini,
Noyées sous un océan inabouti.

Le niveau monte, le corps est trop petit,
Le cœur s'étrangle de n'avoir rien pris,
Et les souvenirs ressurgissent quand même,
Portés par leur propre marée
À travers des regards qui aiment
Encore...

Je ne veux pas me souvenir.

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Les souvenirs, viennent-ils pendant les vacances?
Car d'ailleurs que sont les souvenirs?
Des sourires aux mille paysages?
Des ballades à Venise?
Non, des souvenirs sont les sous qui viennent en échange du travail
Et une chose est sûr, quand on travail pas, ils ne viennent pas!

 Voila qui est donc contradictoire avec les souvenirs qui eux
trouvent le plus souvent leur origine pendant les vacances
Des moments différents du quotidien lorsqu'on y repense.
Des instants qui reprennent vie tout à coup
En photo, gadget, pensée ou bijou.

 Des souvenirs qui nous rient à la face
Qu'ils soient bons ou mauvais
Des souvenirs qui peut-être s'effacent
Pour ne laisser que les meilleurs qui sait?

 Une chose est sûre entre les sous qui viennent et les souvenirs,
la conjugaison les séparent.
Et c'est peut-être mieux ainsi car parfois la vie ne tient qu'à un je(u).
Venir sous les souvenirs au final, importe peu.

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Les toiles d'or
Il était bien fatigué
L'artiste
Lorsque survint cet été

Toujours en retard d'un printemps
Car son pinceau
À force de rêve et de larmes
S'était pris dans les ailes
D'un papillon de cristal

Le voilà maintenant
Les yeux fixés au ciel
Comme pour saisir
Par delà les mirages
Un astre endormi
Dans la forêt céleste
Sous un fin voile de nuages

L'artiste ouvre son sac
Déballe sa vie
En détachant ses mots
Il ne peut feindre la surprise
Au contact du pinceau
Lui qui jadis
Était lourd d'illusions
File librement
Sur la toile du présent

Araignée sur chevalet
Tissant la poussière
Qui tenait captif
Le feu qui brûlait hier

Le voilà qui scintille
Le regard de l'artiste
Dans la braise des rayons
Des reflets du soleil
Qui animent le travail
Vif squelette estival
Inspirante toile dorée


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