Le poète: Humberto Ak'abal
Le thème: Les traces du jour et de la nuit
Heureuse découverte du salon du livre, Humberto Ak'abal est un indien maya-kiché du Guatemala, né en 1952. Il a écrit une quinzaine de recueils de poèmes et a reçu plusieurs distinctions pour son œuvre.
Il écrit: "Je n'ai pas eu d'enfance à cause de la pauvreté de mes parents, et la guerre qui a ravagé le pays de l'intérieur m'a volé ma jeunesse.". Ak'abal apprend l'écriture à l'école, qu'il quitte à l'âge de 12ans. Plus tard, passionné de lecture, c'est par la poésie que son enfance lui sera comme retrouvée.
Il écrit: "Je n'ai pas eu d'enfance à cause de la pauvreté de mes parents, et la guerre qui a ravagé le pays de l'intérieur m'a volé ma jeunesse.". Ak'abal apprend l'écriture à l'école, qu'il quitte à l'âge de 12ans. Plus tard, passionné de lecture, c'est par la poésie que son enfance lui sera comme retrouvée.
Ces quelques vers
sont le regard d'un enfant
dans les paroles d'un homme.
Ses racines, sa sensibilité, sa vision et son interprétation de la nature et des hommes sont indiennes.
Sa poésie est pleine de simplicité, de rêve. En quelques touches, il dit l'essentiel d'un instant, d'une vérité.
Quelques textes:
Quelques textes:
C'EST QUOI CES CHOSES
- C'est quoi ces choses
qui brillent dans le ciel ?
ai-je demandé à ma mère.
- Des abeilles, m'a-t-elle répondu.
Dès lors, toutes les nuits,
mes yeux mangent du miel.
- C'est quoi ces choses
qui brillent dans le ciel ?
ai-je demandé à ma mère.
- Des abeilles, m'a-t-elle répondu.
Dès lors, toutes les nuits,
mes yeux mangent du miel.
~
PRAIRIE DU CIEL
Lorsque la nuit
je me sens triste,
je sors marcher
dans la plaine du ciel.
A l'aube, mon cœur
se retrouve couvert de rosée.
Lorsque la nuit
je me sens triste,
je sors marcher
dans la plaine du ciel.
A l'aube, mon cœur
se retrouve couvert de rosée.
~
LE TEMPS
Le temps est silence,
les oiseaux l'aiment.
Ils l'éclaboussent de leur chant,
le faufilent
avec les brins de leur voix.
Le temps
ne va,
ni ne vient,
ni ne s'arrête...
Les oiseaux
simplement
Chantent.
Le temps est silence,
les oiseaux l'aiment.
Ils l'éclaboussent de leur chant,
le faufilent
avec les brins de leur voix.
Le temps
ne va,
ni ne vient,
ni ne s'arrête...
Les oiseaux
simplement
Chantent.
~
LA POÉSIE
La poésie est un feu,
elle brûle dans l'un
et brûle dans l'autre.
Sinon, elle serait n'importe quoi
Mais pas la poésie.
La poésie est un feu,
elle brûle dans l'un
et brûle dans l'autre.
Sinon, elle serait n'importe quoi
Mais pas la poésie.
~
LE VERRE D'EAU
Si dans un poème
on t'offre un verre d'eau
et qu'en le lisant
tu sentes sa fraîcheur,
celui qui te l'a offert
s'appelle
poète.
Si dans un poème
on t'offre un verre d'eau
et qu'en le lisant
tu sentes sa fraîcheur,
celui qui te l'a offert
s'appelle
poète.
~
L'AMOUR, TOUJOURS
L'amour
n'est pas gratuit :
il coûte une vie
L'amour
n'est pas gratuit :
il coûte une vie
~
L'AMOUR PICOTE
L'air avale ton soupir.
La dernière étincelle de soleil
rase la crête des montagnes.
L'après-midi s'achève
dans le noir de tes yeux.
L'amour picote :
c'est un petit oiseau
qui a envie de chanter.
L'air avale ton soupir.
La dernière étincelle de soleil
rase la crête des montagnes.
L'après-midi s'achève
dans le noir de tes yeux.
L'amour picote :
c'est un petit oiseau
qui a envie de chanter.
~
ARBRE
Livre vert
arbre chanteur,
quelle poésie dans tes feuilles !
Dans ta frondaison,
quiconque
devient poète.
Livre vert
arbre chanteur,
quelle poésie dans tes feuilles !
Dans ta frondaison,
quiconque
devient poète.
~
POINTS CARDINAUX
Les cardinaux
sont au nombre de cinq :
le cinquième, c'est vous,
à l'endroit où vous êtes.
Les cardinaux
sont au nombre de cinq :
le cinquième, c'est vous,
à l'endroit où vous êtes.
~
LA RÉPONSE
- Ouvrir la terre
avec les mains,
respirer son odeur,
contempler le ciel
et savourer l'air :
c'est ça la paix,
répondit la grand-mère.
- Ouvrir la terre
avec les mains,
respirer son odeur,
contempler le ciel
et savourer l'air :
c'est ça la paix,
répondit la grand-mère.
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LE CHEMIN DES OISEAUX MIGRATEURS
Et les voilà qui repassent dans le ciel.
Les oiseaux migrateurs suivent les chemins
que leurs ancêtres ont tracés dans l'air :
ils savent que cette route,
même invisible,
ne s'effacera jamais.
Humberto Ak'abal
Les traces du jour et de la nuit - anthologie poétique
Et les voilà qui repassent dans le ciel.
Les oiseaux migrateurs suivent les chemins
que leurs ancêtres ont tracés dans l'air :
ils savent que cette route,
même invisible,
ne s'effacera jamais.
Humberto Ak'abal
Les traces du jour et de la nuit - anthologie poétique
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